37 Prépublications
Pour diffuser rapidement et efficacement une version préliminaire mais avancée de ses travaux.
Permet des rétroactions rapides, internationales et nombreuses https://scholarlykitchen.sspnet.org/2022/02/28/guest-post-preprint-feedback-is-here-lets-make-it-constructive-and-fast/.
Cela permet de penser un article scientifique comme une continuité de version (record of versions), plutôt que comme une version stable ou figée (version of record). Comme pour un livre qui nécessite plusieurs éditions, d’additions et de corrections.
Certaines revues nommées épirevues (overlay journal https://arxiv.org/abs/2204.03383 ou https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pirevue) créent des liens vers un document existant dans un dépôt de preprint, elles ajoutent une couche de révision par les pairs et de métadonnées.
L’existence croissante de dépôts régionaux et nationaux (ex: AfricArxiv ou SciELO) contribuent à la bibliodiversité linguistique et thématique dans l’esprit de l’Initiative de Helsinski.
C’est une pratique qui date d’avant internet : les chercheurs s’envoyaient les documents par la poste pour contourner la lenteur des canaux de diffusion classiques.
C’était couteux (photocopies, timbres, secrétariats En 1978, Donald Knuth a inventé le langage LaTeX (utilisé pour ce manuel) et a permis de réduire les coûts de formatage des documents.) et limités à certains domaines de recherche spécifiques et bien financés (astrophysique, physique des particules, etc.). D’autres domaines comme l’économie faisait circuler des working papers.
Internet a accéléré la pratique et le dépôt de prépublications (qui a débuté avec la plateforme arXiv).
La recherche sur le Covid-19 a encore accéléré cette pratique de dépôt.
Il existe désormais un grand nombre de dépôts de prépublications pour tous les domaines (mathématiques, médecine, sciences sociales, etc.).
Déposer son projet de recherche sous la forme d’une pre-registration (expliquer ses hypothèses et ses méthodes avant d’entreprendre la recherche) peut rendre la recherche plus robuste et plus fiable.
Bien discuter de la pertinence de le faire avec sa directrice ou son directeur de recherche.
Comme le titre et les auteurs sont explicites, cela peut contrenir à certaines révisions par les pairs qui demandent une révision en double aveugle stricte.
Comme c’est une première diffusion, cela peut contrevenir à certaines revues qui demandent une soumission originale stricte.
Certains domaines comme la fabrication de bombes nucléaires, de bio-pathogènes ou de cryptographies se prêtent mal à ce type de diffusion https://www.wired.com/story/making-science-more-open-good-research-bad-security/.
Ne pas soummettre de brouillons : il semble être recommandé de diffuser une version préliminaire mais proche de la version finale https://twitter.com/tdietterich/status/1454968577358925824. Exemple : une version incorporant les réponses au premier tour de révision si la revue donne son accord.
Important : ne pas confondre preprint avec postprint : Certains chercheurs semblent confondre les deux. Il est essentiel de préciser qu’un postprint est un article accepté après l’évaluation par les pairs avec les corrections apportées qu’on diffuse au plus tard à la date de publication, tandis qu’un preprint est une version avant évaluation par les pairs diffusée avant la date de publication. Certains chercheurs ont peur de déposer leur article dans le cas où un autre chercheur leur coupe l’herbe sous le pied en publiant avant eux un article sur le même sujet. C’est impossible avec le postprint, car l’article a été accepté pour publication.
37.1 Dépôts de prépublication (preprint)
Pourquoi ?
Obtenir des commentaires : comme pour une présentation dans une conférence ou un colloque.
Partager les travaux en temps réel avec votre équipe de recherche.
Donner accès à une version préliminaire soumise à une revue et acceptée par les éditeurs de cette revue mais encore en cours de révision.
Obtenir une date de priorité : signaler que telle recherche a été déposée en exclusivité par tels chercheurs à telle date.
Augmenter la visibilité, etc.
Quelques plateformes :
OSF : Open Science Framework. Toutes disciplines.
Zenodo. Toutes disciplines.
arXiv : Physique, mathématiques, informatique principalement. NB: il semble que certains chercheurs utilisent ce dépôt de preprints pour déposer la version “manuscrit accepté” (postprint). Dans ce cas, arXiv “pourrait” être conforme aux politiques de libre accès de votre institution. Il est toutefois important de rappeler que, la plupart du temps, les politiques de libre accès s’appliquentà la version “manuscrit accepté” (postprint) et c’est celle-ci qu’il faut déposer (ou ajouter à la version preprint si on a déposé celle-ci aussi dans arXiv).