1 Mon identité numérique de chercheuse / chercheur
1.1 Pourquoi ?
- Pour influencer les moteurs de recherche du web si on cherche votre nom avec un moteur de recherche du web (pour une application sur un poste ou pour un financement ou si une autre personne est intéressée par vos travaux)
- Pour se démarquer « à la marge » en cas de candidatures égales.
- Pour se démarquer d’une masse de candidats.
- Pour signaler des valeurs de transparence, d’ouverture, de clarté, de précision, d’exhaustivité ou de sélection, de traçabilité, d’honnêteté, d’attribution, de responsabilité ou d’imputabilité… Bref des valeurs des sciences et de la recherche !
- Pour afficher explicitement vos conflits d’intérêts ou vos liens d’intérêts.
- Pour faciliter votre évaluation, pour ne pas ralentir les collaborations et pour ne pas susciter de doute, vous allez gérer votre réputation numérique en parallèle des réseaux sociaux traditionnels.
- Pour faire votre « auto-bibliographie »1.
1.2 Comment ?
- Créer des profils sur des plateformes sélectionnées selon vos besoins.
- ORCID principalement ;
- Google Scholar est aussi conseillé ;
- Autres selon vos domaines.
- Tisser des liens entre ces plateformes pour renforcer votre poids dans le calcul des algorithmes de recommandation des moteurs de recherche du web.
1.3 Exercice préparatoire
- Mettez-vous dans la peau d’un.e professeur.e qui évalue une de vos demandes de bourse et qui lance une recherche Google avec votre nom. Ouvrez le moteur de recherche Google https://www.google.com et lancez des recherches avec votre :
Prénom Nom
- exemple avancé :
"Pascal Martinolli" OR "Martinolli, Pascal"
2
- Les résultats reflètent-ils qui vous êtes, vos recherches, vos réussites ? Avec suffisamment de précision ? Si vous voulez améliorer ça, ce chapitre est pour vous.
- Notez qu’il faut quelques mois pour que le travail sur votre identité numérique modifie l’ordre des résultats de recherche dans Google, Bing et autres.
1.4 Identifiants principaux
1.4.1 Page départementale
Avoir un lien depuis le site web de votre Département est un excellent atout : il légitime et valide qui vous êtes et il a un gros « poids » pour les algorithmes (donc il a beaucoup de chance de se retrouver en tête de résultats)
Demandez à votre département d’avoir une page, ou un paragraphe, ou même tout simplement votre nom dans une liste (étudiants en doctorat, etc.)
… avec au moins un lien URL vers un profil de votre choix (ORCID par exemple).
1.4.2 ORCID
1.4.2.1 Pourquoi ?
- ORCID est devenu l’identifiant pérenne de chercheuse et de chercheur le plus utilisé à ce jour. Il vous suit toute votre carrière, même si vous changez de courriel ou d’institution.
- C’est un identifiant unique avec une possibilité de curriculum vitae plus ou moins complet en ligne.
- Il désambiguïse les noms, donc améliore l’attribution de vos publications et de leurs citations.
- Il est formé de 16 chiffres
0000-0000-0000-0000
- ORCID est FAIR, c’est-à-dire qu’il est Facile à trouver, Accessible, Interopérable et que les informations peuvent être facilement exportées et Réutilisées.
- Il est géré par un organisme non-gouvernemental pérenne constitué de divers acteurs du monde de la publication scientifique (universités, maisons d’édition, etc.).
- Il peut servir de “certification” simple de profil de réseau social ou autre : faire un lien depuis votre ORCID vers votre profil de réseau social et faire un lien en retour depuis votre profil de réseau social vers ORCID.
- Il est en accès libre à tous.
- Il est gratuit.
- On peut régler les informations en public, semi-privé ou privé.
- Toute personne travaillant pour la recherche et son administration, pour l’érudition ou pour l’innovation peut se créer un identifiant ORCID.
1.4.3 Google Scholar ID :
1.4.3.1 Pourquoi ?
- Pour réclamer vos publications qui apparaissent dans Google Scholar
- Pour suivre qui vous cite.
- Assez populaire mais en circuit fermé. Gratuit. Pas de publicité. Accès libre au profil3.
- Plus gros ensemble de travaux scientifiques en ligne (en 2023).
- Effort minime.
- Pour vos articles révisés par les pairs mais aussi les rapports, la littérature grise, les conférences, les affiches de conférence, etc. Si un document se trouve dans le dépôt Papyrus, il sera automatiquement moissonné par Google Scholar dans les deux semaines qui suivent son dépôt.
- Il est aussi possible de créer un profil Google Scholar pour une unité de recherche, un laboratoire, etc. 4
1.4.3.2 Comment ?
- Ayez un compte Google et connectez-vous avec celui-ci, puis rendez-vous sur Google Scholar puis My profile.
- Cliquez sur le bouton Edit (crayon) à droite de votre nom.
- Saisissez votre courriel institutionnel @umontreal.ca et validez-le.
- Affiliation : nom de votre unité (département, laboratoire, etc.), suivi de : Université de Montréal.
- Domaines d’intérêt : mots-clés thématiques de vos recherches, séparés par des virgules.
- Page d’accueil : vers votre ORCID par exemple.
- Cochez Rendre mon profil public.
- Réclamez des publications : Bouton + puis Ajouter des articles.
- Choisissez d’ajouter les articles (Add articles; puis Add articles manuallypour ceux qui ne sont pas dans Google Scholar).
- Configure articles updates> cocher Don’t automatically update my profile. Send me email to review and confirm updates. Sinon, Google peut vous attribuer des travaux qui ne sont pas de vous.
- Attention aux personnes qui ont le même nom que vous.
- Vous n’êtes pas obligé de tout choisir (exemple: vous pouvez choisir d’ignorer les bulletins de nouvelles, les éditoriaux, les comptes-rendus de lecture, etc.).
- Il est possible de fusionner des références qui existeraient en doublon dans Google Scholar. Abonnez-vous à vous-même en cliquant sur Follows > cocher New citations to my articles.
1.5 Avoir une stratégie de « métaprofil »
- Dans chaque plateforme en ligne où vous créez un profil, créez un lien web vers UNE plateforme (que j’appelle « métaprofil ») qui va concentrer tous les liens de vos diverses plateformes.
- Pourquoi ?
- Pour influencer les résultats des moteurs du web en donnant plus de crédit au métaprofil voir PageRank p. pour comprendre ce principe..
- Pour rediriger la navigation web des autres chercheuses et chercheurs qui visiteraient vos autres profils dans d’autres plateformes.
- Pour n’avoir qu’une page à mettre à jour régulièrement et de manière exhaustive.
1.5.1 Comment ?
- Parmi toutes les pages de vos profils en ligne, choisissez-en une qui va devenir votre métaprofil.
- Elle devrait avoir l’information la plus à jour et la plus complète.
- Elle devrait avoir une URL pérenne, stable, simple et courte.
- Suggestions :
- La page de votre identifiant ORCID est un bon choix.
- Une page sur un outil UdeM est aussi un bon choix (voir OpenUM et Portfolio plus bas).
- Ensuite, pour chaque profil créé dans d’autres plateformes, vous remarquez qu’il y a souvent un champ pour mettre une URL de site web : utilisez l’URL de votre métaprofil.
1.6 Autres stratégies
1.6.1 Optionnel : page web personnelle
- Pourquoi ?
- Pour avoir plus de contrôle sur la mise en forme d’un site et sur son contenu.
- Comment ?
- Choisissez une plateforme pérenne et sans publicité.
- Exemple : une plateforme de blogue, etc.
- Suggestions pour les étudiants de l’Université de Montréal :
- Créer une page avec Portfolio UdeM (Exemple) . Grâce à la politique d’accès des diplômés UdeM. vous conserverez un accès en écriture au Portfolio, même quand vous ne serez plus étudiant.e et après votre diplomation. De plus, l’URL contient umontreal.ca, qui a un grand poid dans le PageRank de Google, ce qui devrait pousser ce résultat dans les premières pages de résultats.
- Créer un site avec les services de OpenUM ? (attente de confirmation si l’offre est ouverte aux étudiants).
- Choisissez une plateforme pérenne et sans publicité.
1.6.2 Optionnel : autres identifiants de recherche
- Les services Publons et l’identifiant ResearcherID de Web of Science ont été fusionné dans un service Web of Science researcher profile.
- Ayez le proxy fonctionnel ou soyez connecté depuis les Bibliothèques UdeM.
- Connectez vous à Web of Science puis Sign In> Utilisez votre ORCID pour vous connecter. Cliquez sur votre nom > My Profile:My researcher profile.
- idHAL, si vous avez au moins une publication dans HAL.
- Pour qui ? Surtout pour les chercheuses et chercheurs avec un affiliation en France.
- Connexion avec votre ORCID, puis associez ou créez un idHAL.
- Possibilité d’avoir un curriculum vitae avec cvHAL.
- Wikimédia :
- Identifiant Wikidata: pour indexer votre profil dans Wikidata et y aligner vos identifiants pérennes.
- Wikipédia : Il est très très mal vu de rédiger une page Wikipédia sur soi-même. Si vous voulez une page Wikipédia à votre nom, assurez-vous d’avoir une notoriété suffisante et de faire rédiger la page par des personnes tierces qui auront déclarés leurs conflits ou liens d’intérêt.
1.6.3 Optionnel : créer des redirections
- Dans l’esprit de la stratégie « métaprofil ».
- Sur des sites institutionnels : votre département, votre laboratoire, votre centre de recherche, etc.
- Sur des sites commerciaux de profils. Créer une page unique gratuite redirigeant vers votre métaprofil et vos autres plateformes (LinkTree ou Wheretofindme).
1.6.4 Optionnel : réseautage professionnel ou universitaire
- LinkedIn :
- Pour faire du réseautage professionnel (CV en ligne, contacts, billets courts ou articles longs).
- Dans certains milieux de la recherche (service de soins de santé, éducation-ludification, etc.), c’est un outil de réseautage pertinent.
- Bluesky, Mastodon,… :
- Pour s’abonner à des flux d’information et redistribuer les plus intéressants.
- ResearchGate et Academia.edu :
- Réseautage académique.
- Attention à ne pas enfreindre le droit d’auteur en déposant des articles que vous avez publié ailleurs (et à qui vous avez cédé vos droits d’auteur).
- Risque de sollicitations fréquentes par courriel (pour vous et vos co-auteurs).
1.6.5 Optionnel : promouvoir sa recherche
Voir.
1.7 Se tenir à jour et veiller sur ses profils
- Au moins une fois par trimestre, allez faire un tour sur votre métaprofil et vérifiez s’il est à jour.
- Au moins une fois par année, allez faire un tour sur chacun de vos profils sur les plateformes en ligne.
- Optionnel :
- Faites une recherche dans Google avec votre nom (comme vu précédemment) pour vérifier si des éditeurs prédateurs n’ont pas mis votre nom sur des faux comités scientifiques à votre insu (voir les éditeurs prédateurs).
- Créez une alerte dans Google Alerts sur votre nom. Exemple
"Pascal Martinolli" OR "Martinolli, Pascal"
- Dans les plateformes qui offrent cette fonction, créez d’autres alertes pour recevoir des notifications sur les citations que vous recevez. Exemple : l’option Follow dans Google Scholar.
1.8 Signatures et liens
- Utiliser un lien vers votre page de « métaprofil » :
- Dans vos signatures de courriel.
- Dans vos diapositives finales de présentations.
- Dans vos commentaires sur les réseaux sociaux.
- Dans vos publications, vos micropublications, vos prépublications, etc.
On parle aussi de « reconstruction d’identité en ligne » (online identity reconstruction) pour définir l’ensemble de ces stratégies de promotion qui consistent à sélectionner, de ignorer ou supprimer des informations sur soi.↩︎
La syntaxe de ces recherches avec des guillemets et des OR est expliquée plus loin↩︎
Voir tous les chercheurs ayant validé leurs profils avec un courriel @umontreal.ca↩︎
Ce n’est pas courant mais ça existe. Exemple : https://scholar.google.ca/citations?hl=en&user=bIu8p48AAAAJ↩︎
1.4.2.2 Comment ?